Mélanie Pouret est équipée depuis peu d’une prothèse de bras myo-électrique. Elle nous raconte sa démarche et comment sa prothèse améliore sa vie quotidienne ainsi que sa santé.
Comment viviez-vous votre handicap avant d’avoir la prothèse ?
Je suis née avec mon handicap, il a toujours fait partie de ma vie et est intégré dans mon quotidien. En fait je peux même dire que pour moi ce n’était pas un handicap car je faisais tout ou presque avec mon moignon et mon bras valide, y compris par exemple nouer mes lacets. Le souci, c’est que comme je compensais mon handicap avec mon bras valide et mon épaule, j’ai commencé à avoir des douleurs très fortes. Il fallait donc trouver un moyen de soulager mon bras droit, trop sollicité.
Qu’est-ce qui vous a décidée pour une prothèse myo-électrique ?
Au départ, ce n’était pas mon premier choix. Je suis venue chez A.C.M.T.O. juste pour une orthèse, qui m’aurait permis d’avoir la pince. Je pensais que ce serait suffisant pour me soulager en partie de mes douleurs. C’est Gérard Freyburger qui m’a parlé de la prothèse myo-électrique, sans forcer, juste en me disant « réfléchissez ». J’étais très réticente, puis j’ai été convaincue, ensuite ils ont fait venir le fournisseur pour tester l’appareillage et voir si cela me convenait. Nadine a même commandé un couteau pour me le faire essayer. Ils ont bien compris aussi combien c’était compliqué pour moi, psychologiquement, d’accepter cette prothèse alors ils ont pris leur temps et m’ont simplement dit « on essaie, et si cela ne va pas, ce n’est pas grave, on laisse tomber ».
J’ai donc essayé, sous le regard bienveillant de toute l’équipe. Christophe, qui s’est occupé de mon emboiture, a vraiment fait un travail d’orfèvre qui fait que je peux porter ma prothèse avec un maximum de confort. Et à chaque étape, j’ai apprécié l’écoute et la gentillesse de Gérard et de Nadine, qui m’ont accompagnée avec humanité, chaleur et simplicité. On sent vraiment leur volonté de bien faire, leur expérience, leur amour de leur travail – et des gens aussi, car le relationnel est vraiment exceptionnel.
Avez-vous rapidement adopté votre prothèse ?
L’appareillage a tout de suite bien fonctionné avec moi et franchement bénéficier des deux préhensions, c’est génial par rapport à avant. Je redécouvre plein de choses que je pouvais faire avant, mais plus difficilement. Par exemple, pour déverrouiller mon téléphone, faire à manger, etc. c’est beaucoup plus simple et rapide avec la prothèse.
Je ne porte pas tout le temps ma prothèse, et notamment pas quand je travaille. Je suis aide maternelle, les enfants n’ont aucune gêne face à mon moignon (ma « mimine ») et je leur explique simplement les choses. Très active, mon handicap ne m’a jamais posé souci pour faire ce dont j’avais envie, y compris mes hobbies qui sont la peinture et la lecture ainsi que mon engagement en tant que conseillère municipale dans mon village. La prothèse est toutefois clairement un « plus » très important, qui me facilite mon quotidien et soulage mes douleurs. Donc merci Gérard, Nadine et toute l’équipe de m’avoir aidée à passer le cap !